Si vous avez passé la journée à expier

Fin de vie : Catherine Vautrin (min. Santé) précise que le "pronostic vital engagé à court ou moyen terme" ouvrant à l'aide à mourir dans le nouveau texte de loi signifie "quelques jours" à "6-12 mois"

Immigration : les députés européens adoptent le pacte migratoire qui va permettre un renforcement des contrôles aux frontières, plus de solidarité entre les Etats-membres et plus de coopération avec les pays d'origine

Taxe lapin : Doctolib (utilisé par 1/3 des médecins en France) s'oppose à l'idée d'une empreinte de carte bancaire pour prendre RDV car cela constituerait "un énorme frein à l'accès aux soins"

Ouh l’horrible faute d’orthographe dans notre édition d’hier. En pénitence, on a fait 200€ de don à l’Institut du Cerveau aujourd’hui. Contrairement à notre maîtrise de la conjugaison, la recherche est une vraie raison d’espérer →

Un cran supplémentaire

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Ça peut faire mal

Donc ce matin Stanislas Guerini (min. Fonction Publique) déclare qu’il faut "lever le tabou du licenciement" des fonctionnaires pour pouvoir se "séparer d’un agent qui ne ferait pas son boulot". Ça n’est pas le cas ? Jugez plutôt : sur 4,5M de fonctionnaires (Etat + collectivités et hors hôpital) on recense 450 révocations par an… 0,01% de l’effectif. Dans le privé, on en est à 1M de licenciements hors motif éco/an sur 21M de salariés. 500x plus. L’alignement peut faire mal.

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Prévision, action, réaction

Si on vous avait demandé, au premier jour du confinement de 2020, de prévoir l’effet de la violente crise économique annoncée sur les défaillances d’entreprises, vous auriez sans doute anticipé une explosion des faillites.

Et en juin 2022, quand la Cour Suprême américaine a autorisé les États souhaitant limiter l’avortement à le faire, vous pensiez sans doute que le nombre d’IVG aux Etats-Unis allait chuter.

Or, dans les deux cas, c’est le contraire qui s’est produit. Il y a eu beaucoup moins de faillites en 2020, parce que l’Etat a soutenu les entreprises "quoi qu’il en coûte". Et l’accès à l’avortement s’est légèrement amélioré aux USA, car les associations "pro choice" se sont mobilisées pour le faciliter.

Moralité : les anticipations suscitent souvent des réactions plus fortes qu’on ne le pense. Avec des résultats qui ne sont généralement pas durables (les faillites ont repris de plus belle, et l’accès des Américaines à l’IVG reste problématique), mais qui sont assez forts pour démentir les prévisions.

Ce phénomène se retrouve aussi chez vous (quand vous lancez une promo, anticipez-vous la réaction des concurrents ?). Alors, quand vous faites une prévision, rappelez-vous : action, réaction !

Tous les mercredis, Olivier Sibony (prof de stratégie à HEC, London Business School, Oxford) nous explique un concept de management. Sans bullsh*t.

Cet été sera inoubliable

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Notre contribution au Sibony : la positive attitude

Si l’on en croit l'ami Sibo (voir plus haut), les anticipations suscitent donc "des réactions plus fortes qu’on ne le pense". Et pas seulement en matière de faillites ! Dans une étude parue en mars 2023 dans la revue The Gerontologist (lecture favorite du boss !), des chercheurs ont demandé à des centaines de personnes de 45 ans et plus d’imaginer ce que serait leur satisfaction sexuelle 10 ans plus tard. Résultat : une décennie après, ce sont ceux qui avaient les attentes les plus élevées…

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