Si vous avez passé la journée sous les encouragements

Verdict du RN : à l’issue de sa rencontre avec le PM Marine Le Pen rappelle que "pour le Rassemblement national, c’est la rupture ou la censure" et déclare que pour l’heure, "(elle) ne (voit) pas la rupture avec le macronisme"

Verdict du PS : au sortir de sa réunion avec Lecornu, Olivier Faure (PS) déclare que le PM lui a présenté "une copie très insuffisante", voire "alarmante" et souhaite des ruptures "sur le fond" plutôt que "sur la forme"

Verdict de LR : réagissant à l’engagement du PM de laisser l’initiative au parlement et de ne pas recourir au 49.3, Bruno Retailleau dit craindre qu'"une coalition des démagogues (n’aboutisse) au vote d’un budget qui serait contraire aux intérêts supérieurs de notre pays"

PM nu

Dans une courte allocution diffusée ce matin (= avant de recevoir le RN et le PS), Lecornu a donc acté de son incapacité à former une "coalition plus large". Dénonçant les oppositions plus aptes aux "compromis" dans le "secret du bureau (de Matignon)", le PM présente sa dernière option pour durer : "rendre le pouvoir à l’Assemblée"… et, dans la foulée, il s'engage symboliquement à renoncer au 49.3 (voir article suivant). Une vraie rupture ... mais pas tout à fait celle qu'on croit 

Juste une remarque

Donc l’unique rupture annoncée par le PM est de nature institutionnelle : le renoncement au 49.3. Mais de quel renoncement parle-t-on ? Le 49.3 -- qui permet de faire adopter un texte sans vote, sauf à ce qu’une motion de censure soit votée par la majorité des députés (le texte est rejeté et le gouvernement renversé) -- ne sert qu’à une chose : discipliner une majorité rebelle en la forçant à faire un choix ultime (soutien ou non du gouvernement).

En octobre, on va au théâtre

Ô joie de partager avec vous une pépite, du genre de celles qui vous accompagnent longtemps. C’est un petit format (mais un immense spectacle !), un seule-en-scène donné 2 fois par semaine aux Gémeaux Parisiens. Les frottements du cœur est l’histoire vraie d’une vie qui bascule subitement après une banale grippe. L’expérience est saisissante, le suspense haletant, on est tétanisé par le récit du drame intime et on éclate de rire en même temps. Un prodige.

Autre générosité phénoménale à la scène : Panayotis Pascot et son spectacle Entre les deux, confession d’une sincérité rare sur le passage à l’âge adulte, entre autres. Complet à Bobino en octobre, il reprend fin décembre dans un théâtre atypique pour un humoriste : l’Odéon. Aller pleurer de rire (ce qui nous est vraiment arrivé) dans la majesté de ce théâtre européen nous paraît une des meilleures idées pour finir l’année. 

On a hâte aussi d’aller aux Bouffes du Nord pour les retrouvailles du metteur en scène Clément Hervieu-Léger (le nouveau directeur de la Comédie-Française) avec l’auteur Jean-Luc Lagarce autour d’une de ses pièces les plus lumineuses, Nous, les héros, une histoire de jeunesse, de troupe de théâtre en tournée, avec une distribution 3 étoiles. Le théâtre dans le théâtre, la nostalgie et les années 80 en B.O. Juste tout ce qu’on aime.

La bande son du week-end : Siècle - Superpoze

Vous vous souvenez de cette pub SNCF sur Trans Europe Express (Kraftwerk, 1977) ? Figurez-vous que nous ne sommes pas parvenus à la retrouver (!?). C’est pourtant à sa bande son que nous avons pensé immédiatement à l’écoute d’Obsession, le 2e titre du disque de Superpoze qui sort aujourd’hui. Même impression de paysage qui défile, même mystère, même hypnose (ce bercement irrésistible du train). Ce week-end, nous prendrons le train de nos songes.

Le Film du Dimanche Soir : Amours à la finlandaise - Selma Vilhunen (2023)

Le pitch : "Juulia, une brillante femme politique, découvre que son mari Matias la trompe. Elle lui propose d’essayer le polyamour et de se partager entre ses deux compagnes, pendant qu’elle-même fait de nouvelles rencontres sexuelles et amoureuses"… ce dimanche, c’est la vie politique finlandaise qui nous tiendra en haleine !

Voir l'extrait (un peu chaud) d'Amours à la finlandaise →