Recevez le smart email du soir. C’est gratuit !

Si vous avez passé la journée dans les choux

Froid-chaud : la FNSEA (1er syndicat agricole) appelle les agriculteurs mobilisés "au calme et à la raison", la Confédération paysanne (3e syndicat) annonce la poursuite des blocages

La faute à pas de chance : Prisca Thevenot (porte-parole du gouvernement) estime que la crise paysanne n'est "ni du fait de l'Europe, ni de ce gouvernement, ni même d'anciens gouvernements"

Enfin : l'Insee annonce que l'inflation est revenue à +3,1% en janvier sur un an vs +3,7% en décembre soit le niveau le plus faible depuis 2 ans (= début de la guerre en Ukraine)

Partager sur Facebook WhatsApp Twitter LinkedIn

Objectif Rungis

C’est l’une des lignes rouges rappelées ce matin par Gérald Darmanin : pas touche à Rungis ! Et pour être sûre d’être bien comprise, la police annonce dans la foulée le placement en garde-à-vue de 15 agriculteurs pour "entrave à la circulation". Message reçu donc ? Pas par la Coordination rurale (2e syndicat agricole) qui affirme que le convoi parti du Lot-et-Garonne "passera coûte que coûte". A l’heure du bouclage, les forces de l'ordre avaient interpellé 79 manifestants supplémentaires à Rungis et une trentaine de tracteurs (= 15% du convoi) 

Partager sur Facebook WhatsApp Twitter LinkedIn

On a le menu

C’est donc à Rungis et plus à Paris que la suite du mouvement agricole va se jouer. Pas un petit enjeu. Rungis c’est 60% des produits distribués en France et un lien vital pour la région parisienne dont l’autonomie alimentaire n’est que de 1,27%. Et avec des commerçants ne disposant en moyenne que de "3 jours de stock", bloquer Rungis c’est dire adieu aux produits frais, spécifiquement les fruits & légumes et la viande produits respectivement à 90 et 99% hors Ile-de-France.

Partager sur Facebook WhatsApp Twitter LinkedIn

 

Perception et réalité

TTSO le soulignait récemment : l’inflation perçue par les Français est de 18%, 4x supérieure à celle mesurée par l’Insee. Le phénomène n’est ni nouveau, ni spécifiquement français : les Américains surestiment massivement l’inflation (ce qui pourrait coûter cher à Joe Biden). Et il y a vingt ans, les Italiens se croyaient victimes d’une inflation galopante, alors que l’indice des prix était sous contrôle à 2%.

Bien sûr, le "panier de l’Insee" est une moyenne, et personne n’est exactement moyen (vous pouvez calculer votre "inflation perso" ici). Mais apparemment, personne ne sous-estime l’inflation.

Au moins deux biais de perception expliquent ce phénomène. D’abord, l’aversion à la perte : nous sommes plus sensibles aux prix qui augmentent qu’à ceux qui baissent (comme les forfaits mobiles ou les produits technologiques). Et surtout, le biais de disponibilité : notre perception surpondère les achats fréquents, principalement l’alimentaire et l’essence, qui (même si c’est plus pour les ménages modestes) ne représentent, ensemble, que 20% du budget moyen.  

Moralité : dans nos perceptions, les mauvaises nouvelles pèsent plus lourd que les bonnes, et c’est l’impression la plus récente qui compte. A se rappeler quand vous aurez affaire à vos clients… ou à votre boss.

Tous les mercredis, Olivier Sibony (prof de stratégie à HEC, London Business School, Oxford) nous explique un concept de management. Sans bullsh*t.  

Partager sur Facebook WhatsApp Twitter LinkedIn

 

 

Notre contribution au Sibony : êtes-vous nuls ?

En 2017, Ipsos s'est livré à un exercice intéressant sur des échantillons représentatifs de jeunes hommes et femmes UK et US (18-29 ans, hétérosexuels). Il leur a demandé d’estimer le nombre de rapports sexuels/mois des hommes : la réponse moyenne fut de 14. C’est environ 3x la réalité mais il y a plus intéressant : quand Ipsos a demandé aux femmes d’estimer le nombre de rapports mensuels des femmes, on restait – logiquement – autour de 14/mois (12), mais quand on demandait aux hommes (d’estimer le nombre de rapports mensuels des femmes)

Partager sur Facebook WhatsApp Twitter LinkedIn